Saint-Caradec (Côtes d’Armor), retables de l’église Saint-Caradec, 18e siècle

  • Maîtrise d’œuvre : Marie Lennon, architecte du patrimoine
  • Mission : étude préalable à la restauration des trois retables en pierre polychrome
  • Classés au titre des Monuments historiques
  • 2021

Résumé :

L’église Saint-Caradec est érigée en 1664 en remplacement d’un édifice primitif qui daterait du 15e siècle. Depuis le 18e siècle, elle a fait l’objet de nombreuses campagnes de travaux d’entretien. Parmi elles, l’ajout de bas-côtés en 1836, la réfection du clocher en 1898, et la restauration de la couverture entre 1927 et 1928.

Un arrêté du 21 décembre 1973 classe au titre des Monuments historiques les trois retables qui composent l’édifice. Mis en œuvre entre 1715 et 1761 sur le modèle des retables lavallois, ils sont situés contre le chevet de l’église et de part et d’autre du transept. À Laval, depuis le 17e siècle, les écoles de retabliers se développent sous l’influence d’artistes parisiens ayant contribué à l’art renaissant en France à la fin du 16e siècle. Leurs œuvres se caractérisent par l’emploi du marbre de Mayenne ou de Sarthe, dans lequel sont taillées colonnades, pilastres et tables d’autel, et du tuffeau des bassins de la Loire employé pour la structure du meuble et les statues. Ces retables s’organisent en trois travées horizontales et en trois registres verticaux. L’autel, en travée centrale, est surmonté d’un tableau, et les niches latérales, au registre intermédiaire, sont agrémentées de statues.

Au 18e siècle, les élèves des écoles retablières lavalloises répandent leur savoir-faire en Bretagne. Conjointement, les villes de Loudéac, Quintin, et d’Uzel s’enrichissent grâce au commerce des toiles de lin qui inonde aussi les communes alentour. À Saint-Caradec, cette richesse s’exprime à travers les retables de l’église paroissiale qui forment un ensemble cohérent.

Le retable central est édifié en 1715 et est l’œuvre du mayennais Henri Hanuche. Les statues des saints-Caradec et Lubin, nichées dans les travées latérales du registre intermédiaire, encadrent une toile d’Hubert de Sainte-Marie peinte en 1977 et représentant le Dernier Repas de Jésus. 

Le retable sud, dédié à la Sainte-Trinité peinte par Jan Ponny en 1720, est de sculpteur anonyme. Adossé à la sacristie, dans le transept sud, il est doté d’une travée à trois registres composés de marbre et de tuffeau, et est celui qui nous soit le mieux parvenu. 

Quant au retable nord, il a été sculpté en 1761 par Mathurin Le Denmat, de Locminé. Il est de composition similaire au retable nord et présente une huile sur toile de Victor Boner reproduisant La Madonna delle Arpie d’Andrea del Sarto (1517). 

Immeubles par destination classés au titre des Monuments historiques, les trois retables de l’église de Saint-Caradec enrichissent le patrimoine de cette commune du Centre-Bretagne, au côté des fonts baptismaux et de la mise au tombeau dans la crypte de l’édifice (1757). L’étude historique de ces œuvres a ainsi permis de lever le voile sur leur concepteur, et également sur leur état de conservation en vue d’une campagne de restauration.


Retables nord, du maître-autel et sud de l’église Saint-Caradec, classés au titre des Monuments historiques © Anthemion 2021

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