
- Maîtrise d’œuvre : agence XV41, architecte du patrimoine
- Mission : étude historique préalable à un projet de valorisation
- Ouvrage non-protégé au titre des Monuments historiques
- 2021
Nous avons été missionnés par l’agence XV41 architecture pour éclairer l’histoire de l’ancien bassin des Carmes de Sainte-Anne d’Auray en vue d’établir un projet de valorisation.
En Bretagne, le culte de sainte Anne connaît un franc succès à partir du 14e siècle. Son apparition à Yvon Nicolazic en 1623, à Pluneret, près d’Auray, impulse une puissante renaissance de son culte dans la région. L’évêché de Vannes reconnaît officiellement la tenue d’un pèlerinage au village de Sainte-Anne en 1627 et, un an plus tard, les Carmes y sont dépêchés pour établir un sanctuaire pensé par Benjamin de Saint-Pierre, religieux architecte.
L’enjeu de cet aménagement est grand. Le site de Pluneret est marécageux et son sous-sol meuble. Or, il faut assurer la construction d’un lieu de pèlerinage important: le premier sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray doit comprendre un certain nombre de constructions (chapelle, couvent, etc.) organisées de façon à recevoir une population nombreuse, pour plusieurs jours. Pour bâtir il faut assécher.
Un système de drainage des eaux par canalisations est aménagé afin d’assainir et permettre un sol constructible. Ces aménagements convergent par un grand canal vers ce bassin des Carmes, situé au nord-est de la basilique. Autre atout de cet équipement hydrique : le bassin assure une sécurité contre les incendies, un apport en nourriture et un lieu de promenade.
A Sainte-Anne d’Auray, le renouveau religieux du 19e siècle est notamment marqué par de grandes campagnes de restauration et de remaniements. La chapelle des Carmes laisse la place à une basilique construite entre 1866 et 1872 par l’architecte Desperthes, la Scala Sancta est déplacée et, en 1932, le mémorial des Bretons morts pendant la Première Guerre mondiale est édifié dans le sanctuaire. Enfin, la visite du pape Jean-Paul II, en 1996, entraîne l’aménagement de plusieurs espaces de plein-air.
Le bassin des Carmes, dont la mise en eau est aujourd’hui largement réduite par la végétation, semble avoir été épargné par ces grandes modifications : l’étude historique tend à conclure qu’il serait l’un des rares vestiges de l’aménagement primitif du sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray.
