Plaine-Haute (Côtes d’Armor), chapelle Sainte-Anne, 19e siècle

• Maîtrise d’œuvre : agence XV41, architecte du patrimoine
• Mission : étude historique
• 2019

Résumé :

L’existence de la chapelle Sainte-Anne est attestée dès 1529. En dédiant la chapelle au culte de l’aïeule du Christ, ses fondateurs, les Sieurs Le Voyer, s’inscrivent dans une tendance qui connaît un franc-succès depuis le 14^e siècle. Mais l’état et la composition de la chapelle nous sont inconnus jusqu’en 1648.

Sous la Révolution française, le sanctuaire de Sainte-Anne est le théâtre de la résistance aux idées révolutionnaires dans le district de Saint-Brieuc. Entre 1790 et 1791, dans le hameau isolé du Houlin, des prêtres réfractaires à la Constitution célèbrent dans la chapelle des messes clandestines nocturnes pour des centaines de pèlerins venus des alentours. Les autorités locales, inquiètes de l’ampleur de ces processions, dépêchent la Garde Nationale de Châtelaudren pour y mettre fin. En 1793, la chapelle est fermée au public, mais des fidèles poursuivent leurs prières, ce qui enjoint le Directoire du département à ordonner la démolition du sanctuaire le 20 juin 1794. La Fabrique ne pouvant pas assumer les coûts de reconstruction de l’édifice, la chapelle reste en ruines jusqu’à sa vente comme Bien national.

À l’aube du 19^e siècle, Sainte-Anne du Houlin, désormais en mains privées, est sommairement reconstruite par son propriétaire. Entre 1804 et 1810, celui-ci est au cœur d’un litige avec la municipalité de Plaine-Haute, soutenue par l’évêché, qui revendique aussi la propriété de l’édifice. Au terme de ce contentieux, l’administration de la chapelle est finalement rendue à la paroisse locale.

La reprise cultuelle amorcée au 19^e siècle, et qui se poursuit dans la première moitié du 20^e, justifie les aménagements du sanctuaire. Les nombreux dons des pèlerins permettent à la paroisse d’engager des travaux d’entretien : en 1847, les problèmes d’infiltration d’eau sont corrigés ; en 1861 un chemin de croix est commandé, et une grotte est aménagée en contre-haut de la chapelle en 1895. La couverture et le retable ont quant à eux été restaurés respectivement en 2012 et en 2015.

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