La chapelle Sainte-Anne du Houlin, Côtes d’Armor

Étude d’évaluation préalable à la restauration
Commanditaire : commune de Plaine-Haute
Groupement avec XV41 architectures et Arc’had ARPB
2019

Résumé (très condensé) de l’étude historique :

Perdue au fond de la vallée du Gouët, au nord-est du bourg de Plaine-Haute, la chapelle Sainte-Anne du Houlin paraît fort modeste.

Son architecture est de prime abord bien sage : un plan rectangulaire au nord duquel s’accoste une sacristie. Mais à y regarder de plus près, on remarque que les techniques constructives des 18-19e siècles s’associent à des ornements issus du 16e siècle.

pignon ouest de la chapelle sainte Anne du Houlin, Plaine-Haute, Côtes d'Armor.
Pignon Ouest de la chapelle Sainte-Anne.
©Anthemion, 2019.

En effet, cette hétérogénéité d’éléments (et quelques mise-en-oeuvre étranges) trahissent une histoire mouvementée : la chapelle Sainte-Anne fait partie de ces édifices dont on ne soupçonne pas la participation aux événements de l’histoire de la Bretagne.

Au 16e siècle, les seigneurs de la Ville Daniel bâtissent une chapelle au pont du Houlin, qu’ils dédient à sainte Anne dont le culte connait alors un formidable essor. La chapelle est très fréquentée et de nombreux dons permettent son entretien.

Bien plus tard, à la Révolution, la population du district de Saint-Brieuc est farouchement opposée à la Constitution. Les paroissiens décident d’utiliser la chapelle pour son emplacement isolé, afin d’organiser des prêches nocturnes d’ampleur. Jusqu’à 7000 personnes se réunissent ainsi, de nuit, pour chanter des cantiques, et discuter des actions à mener pour rétablir l’ancien régime. Le site inquiète énormément le Directoire qui réprime ces manifestations illégales dans le sang, et ordonne la destruction du lieu d’agitation. La chapelle est incendiée en 1791.

Ses ruines sont ensuite vendues comme biens nationaux : un laïc, Jean Lecoq, finit par les utiliser pour reconstruire une chapelle… mais pour son usage et sa fortune propres ! Nouveau scandale qui nécessite l’intervention directe du préfet et de l’évêque pour rendre l’édifice (et ses deniers) au culte.
Entre temps, les multiples miracles attribués à la statue de sainte Anne attire des foules de plus en plus nombreuses, dans un contexte de renouveau religieux. La sacristie se prolonge alors d’un magasin de souvenirs et le décor intérieur est remanié : la nef de la chapelle arbore désormais une voûte polychrome, et son chœur trois toiles peintes dont le style n’est pas sans rappeler celui du peintre Raphaël Donguy.


L’étude historique de la chapelle, dans le cadre d’une étude préalable à la restauration, a permis d’expliquer certaines dispositions architecturales, de dégager les éléments d’intérêt patrimonial fort, et de dessiner les priorités d’intervention.

Anthemion réalise des études historiques du patrimoine, dans toute la Bretagne et ses régions limitrophes : contactez-nous pour en discuter !

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